Nomadisme
Nomadisme
Les Mongols sont un peuple nomade. En général, les Mongols se déplacent par groupes de 2 ou 3 familles dans les steppes herbeuses, au plus une famille dans les déserts. Il y a occasionnellement de grands rassemblements, lors de tournois et de fêtes notamment. Le nomadisme décline rapidement en Mongolie et Mongolie Intérieure du fait d'épisodes climatiques qui ont décimé les cheptels et conduit de nombreux éleveurs à la ruine. Depuis les années 2000, la population urbaine est montée à 50 % en Mongolie ; ce chiffre atteint a 58 % en 2007. Aujourd’hui, seuls 40% des Mongols pratiquent encore le pastoralisme nomade.
Élevage
La principale activité des Mongols est l'élevage, qui est véritablement au centre de leur survie. Ils pratiquent un élevage pastoral ancestral, en nomadisant afin de ne pas trop appauvrir la terre. Ils élèvent des moutons surtout, mais aussi des vaches, parfois des chèvres, et bien sûr des chevaux. On compte à peu près autant de chevaux que d'hommes en Mongolie.
Les moutons sont surtout utilisés pour leur viande, leur laine, leur graisse et les vaches pour leur lait. Les outils, les aliments et les vêtements traditionnels sont tous issus de ces quatre éléments. Les chevaux servent pour les déplacements, pour leur peau et le lait des juments. Lorsqu'ils sont en pâture, ils sont laissés dans un état semi-sauvage, étant seulement montés de temps en temps pour éviter qu'ils ne retournent tout à fait à l'état sauvage : les chevaux étant alors récalcitrants, on utilise l'uurga, c'est-à-dire une perche terminée par un lasso afin de les attraper. Cette activité est devenue un véritable sport occasionnant des défis et des compétitions.
Le principal adversaire pour les troupeaux est le loup, qui peut faire des ravages en hiver lors des famines, si des précautions ne sont pas prises. Le jour, la simple présence d'un homme suffit normalement à décourager une meute, mais la nuit, elle peut se montrer plus hardie, allant jusqu'à attaquer les camps.
La yourte et le campement
Dans les conditions climatiques rigoureuses de la Mongolie, l’unité de référence se restreint au campement, regroupement quelques familles nucléaires, en moyenne, de trois ou quatre yourtes. Les taches se répartissent entre les membres du campement. Généralement, les hommes s’occupent des chevaux, des troupeaux en pâture, de la fabrication des selles et des armes. Ils chassent à l’occasion. Les femmes s’occupent de la yourte, de la cuisine, des enfants, de la couture et de la traite du petit bétail.
La construction de la yourte
La yourte ou ger se compose d’une structure en bois recouverte de feutre posé non tendu. L’armature en bois de la yourte ne comporte aucun clou. Elle comprend plusieurs treillis, le plus souvent cinq, d’une hauteur de 1,5m. Un treillis est constitué d’une trentaine de lattes entre croisées et reliées entre elles par des lacets en cuir. Les nœuds servant à joindre les lattes pour former un quadrillage restent lâches, afin de permettre le pliage. Entre deux treillis s’insère le chambranle en bois de la porte, fixé par une corde relativement serrée. Au sommet des treillis, l’intersection des lattes accueille les perches du toit. Les perches se fixent au treillis par une sangle, nouée à l’extrémité supérieure des lattes. A l’autre extrémité, elles s’emboîtent dans l’anneau de compression supérieur, sans y être attachées. L’assemblage tient grâce à la pression des perches incrustées dans l’anneau central. On recouvre l’architecture en bois de plusieurs pans de feutre, le toit et le tour de la yourte en nécessitant chacun deux. L’avancée du froid entraîne l’ajout d’épaisseurs supplémentaires. On peut lester l’anneau de compression afin d’augmenter sa résistance face eux vents. On y suspend parfois une corde, avec une pierre attachée au bout, deux poteaux assurant également cette fonction. Leur présence n’est pas systématique, elle dépend du poids de l’anneau de compression et des conditions climatiques de la région. Les poteaux servent, parallèlement, à soulever l’anneau de compression lors du montage de la yourte. Situés au centre de la yourte et entourant le poêle, ils délimitent un espace que rien entre les deux poteaux, qu’il faut toujours contourner.
La tente de feutre se monte ou se démonte collectivement. Il faut environ 2h pour la démonter et une autre pour organiser le déménagement. Ensuite trois à quatre heures sont nécessaires pour la remonter et la ranger sur un nouveau campement. Le temps de montage ou de démontage dépend du nombre des protagonistes. Ces activités impliquent tous les membres du campement et les voisins disponibles. Selon l’usage, celui qui vient à passer près d’un déménagement doit s’arrêter et aider, même s’il ne connaît pas la famille. Parallèlement, à l’arrivée sur un nouveau campement, les voisins déjà présents doivent apporter un « thé de bienvenue ».
Déménagements saisonniers
La plupart des pasteurs mongols font quatre nomadisations saisonnières. Dans les plaines du centre, cette division de l’année est antérieure à l’organisation des fermes d’Etat en RPM. Dans les zones plus enclavées, en revanche, on faisait deux nomadisations annuelles. Certains éleveurs du Gobi divisaient l’année entre les campements d’hiver dans le désert et ceux d’été, dans la steppe. Ils multipliaient les petits campements d’automne et de printemps, s’arrêtant quelques jours sur des trajets pouvant compter 1 000 km. Les parcours de nomadisation suivent en principe des itinéraires fixes, répétés chaque année. Le choix de campement peut, en revanche, varier d’une année sur l’autre, en fonction des la présence de l’eau. Sur un même territoire, celle-ci change en effet selon l’abondance de neige ou les sécheresses. L’éleveur adapte la taille de son troupeau à la capacité des pâturages.
L’été constitue la période de sevrage des nouveau-nés du bétail, tandis que l’automne sert à préparer l’hiver. Pendant la saison chaude, les petits déménagements, autour des points d’eau, favorisent le renouvellement des pâturages et la respiration de la terre.
En hiver, et au printemps, les déménagements s’effectuent moins facilement, car les campements de la période froide comportent des enclos construits en pierre, en brique, en prisé ou en bois, selon les régions, pour protéger le petit bétail au moment mises bas. Quand la survie des troupeaux l’exige, les éleveurs utilisent une autre petite yourte supplémentaire pour partir en transhumance et, ainsi, répartir les troupeaux sur plusieurs pâturages. En outre, pendant la saison froide, plusieurs intempéries obligent régulièrement à nomadiser.
Qu’est ce que c’est ZUD ?
Zud désigne les catastrophes naturelles qui détruisent les pâturages et entraînent des pertes en bétail. Ces intempéries concernent aussi bien l’abondance que l’absence de pluie ou de neige. Un Zud « blanc » désigne des neiges si importantes que le bétail n’accède plus aux pousses naissantes. En revanche, un Zud « noir » qualifie, en hiver l’absence de neige laissant le sol nu et permettant l’installation d’une couche de gel que le bétail ne parvient pas à rompre. En été, le Zud noir désigne une sécheresse. Si l’on ne nomadise pas, les Zud entraînent des pertes en bétail. En Mongolie, il n’existe pas d’année sans Zud. Toutes les régions peuvent faire l’objet d’un Zud d’hiver ou d’été, localisé dans une seule vallée ou étendu sur plusieurs. Chaque année un ou plusieurs Zud frappent ainsi le pays.
Prendre sa place sous la YOURTE
Les parties « droite » et « gauche » de la yourte sont déterminées en fonction de la position idéale d’un hôte d’honneur, considéré a priori en tant qu’ancien : il se place dans le fond de la yourte, la partie honorifique, appelée Khoimor, et regarde en direction de la porte, vers le sud.
En principe, les membres de la famille s’installent du côté et les invités, du côté droit. Concrètement, les places sont déterminées par l’orientation du poêle : la famille s’installe du côté de l’ouverture du poêle, sa « bouche », et les invités, derrière le poêle. Certaines circonstances obligent à inverser l’orientation du poêle en tournant sa « bouche » vers la droite de la yourte.
On ne s’assied jamais directement face au poêle ou à la porte, mais toujours sur le côté. Traditionnellement, le fond de la yourte, le Khoimor, était occupé par un autel, placé face au poêle et à la porte. Aujourd’hui, on y trouve souvent un lit, l’autel étant placé sur le côté. A l’époque communiste, on y exposait les photographies d’anciens de la famille, morts ou vivants. Aujourd’hui, on y trouve, en outre, des représentations de divinités ou des livres bouddhiques. Quand il n’existe pas d’actuel proprement dit, on expose dans le Khoimor des objets possédant une valeur sentimentale, économique ou sociale.
L’autel est posé sur un petit coffre en bois contenant des objets moins honorifiques mais néanmoins appréciés, comme les petits bols ouvragés, les vêtements ou les instruments associés à des festivités, tel que le costume de lutteur. Il faut toujours éviter de s’y adosser ou d’orienter les pieds dans sa direction. L’orientation du corps sous la yourte correspond donc à celle de la yourte. Le haut du corps, la tête, se trouve toujours placé en direction du haut de la yourte, le Khoimor, et les pieds vers le bas, la porte.