Religion
Parmi les religions traditionnellement présentes en Asie centrale, les Mongols pratiquent à nouveau le bouddhisme et des formes de chamanisme. On compte également quelques communautés musulmanes, notamment chez les Kazaks, vivant dans l’Altai mongol, en majorité à Bayan-Olgii.
Chamanisme d’élevage
Expliquer les pratiques chamaniques actuelles nécessite une simplification périlleuse ! En principe, le chamanisme constitue un système de croyances sans doctrine ni liturgie ou clergé. La chamane exerce ses prérogatives au sein de petites communautés, possédant chacune son chamane, qu’elles considèrent comme « blanc », car il agit dans son intérêt, par opposition au chamane « noir » des autres communautés, qui peut lui nuire. Le chamane est, ainsi, investi par sa communauté qui garde un contrôle sur son activité.
Le chaman gère les relations avec le monde surnaturel. Il obtient la protection des esprits et leurs bienfaits pour sa communauté. La fonction chamanique s’exerce dans le cadre de rituels dont l’efficacité varie selon le chamane ; celui-ci dispose d’une marge de l’improvisation à partir d’un schéma donné. Elle dépend donc du charisme de personnalités singulières. Mais en dehors du temps rituel, le chamane redevient une personne ordinaire. En séance, on n’adopte pas une attitude particulièrement déférente à son égard. Les rituels constituent aussi l’occasion de rassemblements et d’échanges de nouvelles entre de nomades, la plupart du temps éloignés les un des autres. Ainsi, lors des rituels, le public présent discute et vit librement à proximité du chamane.
Dans le chamanisme des peuples d’éleveurs, la maîtrise exercée sur la source de subsistance, le cheptel, est au centre du système. Le chamanisme d’élevage se caractérise par la prédominance d’une relation de filiation des humains avec les esprits les plus importants, les ancêtres, dont ils héritent troupeaux et droit d’usage des pâturages.
Malgré la profonde pénétration du bouddhisme, actuellement, les pratiques chamaniques sont encore relativement vivantes dans certain régions de Mongolie. Les Darkhad du Khuvsgul gardent souvent des luttes entre chamanes défendant leur communauté, d’où la puissance reconnue à leurs malédictions. Les Khalkh conservent une croyance, profondément ancrée, dans le pouvoir de la parole : Ils n’aiment pas que l’on dise du bien ou du mal d’une personne, car les « paroles blanches » ou « noires »peuvent attirer les mauvais esprits.